Extrait de l’article de l’Avise publié le 30 avril 2025 : Financement des associations : le Mouvement associatif, le Réseau National des Maisons des Associations (RNMA) et Hexopée tirent la sonnette d’alarme | Avise

Une enquête réalisée par le Mouvement associatif, le Réseau National des Maisons des Associations (RNMA) et Hexopée livre de nouveaux éclairages sur les enjeux financiers auxquels font face les acteurs du secteur associatif.

Des niveaux de trésorerie faibles

Objectif de cette étude, réalisée avec l’appui de l’Observatoire Régional de la Vie Associative (ORVA) des Hauts-de-France : évaluer l’impact des baisses de financement annoncées sur le secteur associatif. Sur la base de 5 557 témoignages de dirigeants associatifs, dont 69 % dirigeant des associations employeuses, cette étude brosse un panorama exhaustif des nombreux enjeux qui fragilisent aujourd’hui les associations françaises.

 

Premier constat : le niveau de trésorerie des acteurs associatifs est faible. L’étude révèle ainsi que près d’un tiers des associations employeuses (31 %) disposent d’une trésorerie inférieure à trois mois d’exploitation, tandis que 61 % des associations employeuses indiquent ne pas être en capacité de couvrir plus de six mois d’exploitations avec leur niveau de trésorerie actuel. 

 

Les associations employeuses opérant dans les secteurs de l’éducation, de la formation et de l’insertion sont les plus touchées par le phénomène, alors que 32 % d’entre elles indiquent ne pas disposer d’un niveau de trésorerie suffisant pour couvrir plus de trois mois d’exploitation.

 

De manière générale, 54 % des associations employeuses indiquent rencontrer des problèmes de trésorerie, tandis que 69 % d’entre elles déclarent que le montant de leurs fonds propres en mars 2025 est fragile ou nul. Pour répondre à ces enjeux, ces dernières envisagent différentes solutions. À commencer par la négociation (61 %) ou le recours à des emprunts bancaires (35 %). Le financement Dailly est également une solution envisagée par 20 % des associations employeuses. 

 

Des financements en baisse

À cette situation délicate s’ajoute un manque de prévisibilité sur les financements que pourront obtenir les associations. Alors que près de la moitié des renouvellements de subventions n’ont pas encore abouti, 5 % des demandes ont d’ores et déjà été refusées. 

 

Parmi les subventions attribuées, 25 % sont en légère baisse et 20 % en forte baisse, indiquent les dirigeants des associations employeuses et non employeuses. Cette diminution des financements concerne l’ensemble des bailleurs : État, collectivités et financeurs privés (fondations et entreprises).

 

Les associations employeuses opérant dans les domaines de l’humanitaire, du social et de la santé sont celles qui accusent les plus fortes baisses de financement (voire refus), devant les associations employeuses opérant dans les domaines du sport ou de la culture. Tous secteurs confondus, 67 % des associations employeuses indiquent que la conjoncture actuelle (incertitude budgétaire, arrêt de dispositifs, etc.) impacte déjà leurs activités.

 

Pour faire face à ces enjeux, les associations employeuses envisagent (ou ont déjà procédé à) une diminution de certaines activités (27 %), la révision globale de leur projet associatif (15 %), l’annulation de certaines activités (15 %), ou encore l’augmentation de leurs cotisations ou de la participation demandée à leurs bénéficiaires (14 %).